Vivre à temps plein dans une Alto
Quand j’ai commandé mon Alto 1743 en février 2015, je n’avais aucune idée que cette petite roulotte allait changer ma vie. Dix ans plus tard — dont plus de huit passés à y vivre à plein temps —, je suis émerveillée par la tournure des évènements. Résumer tout ce qui s’est passé, les endroits que j’ai vus, les gens que j’ai rencontrés, les aventures que j’ai vécues semble impossible, alors je vais me contenter des moments forts… et de quelques conseils pour mes compagnons de route.

De débutante à nomade à temps plein
Avant tout, précisons que j’étais totalement débutante : vie en VR, roulottes, remorquage… tout m’était inconnu. Mais j’ai eu de la chance : j’ai acheté une Alto ! Une compagne de route fiable, qui a supporté les routes de terre rouge, les autoroutes et les petites routes pleines de nids-de-poule.
J’ai parcouru plus de 76 000 miles (122 000 km) avec mon Alto et je n’ai jamais songé à acheter un autre modèle, une fourgonnette ou un VR plus grand. Mon Alto était bien conçue, avec un aménagement intérieur efficace : toilettes, douche, coin-repas séparé du lit. Même lors d’une vague de froid en hiver au Nouveau-Mexique, où j’ai passé cinq jours gelée à l’intérieur, je ne me suis jamais sentie à l’étroit. Bien que de nombreux propriétaires personnalisent leur Alto (moi compris), je n’ai apporté aucune modification les deux premières années : c’est dire à quel point elle était bien pensée pour camper, à temps plein ou non. Et même si Denis m’avait prévenue que l’Alto n’était pas conçue pour vivre à l’année, je n’ai jamais regretté mon choix. Une petite roulotte robuste, qui a survécu à quelques crevaisons et un accident de louvoiement qui m’a menée dans un champ au Texas (et oui, j’ai conduit l’Alto jusqu’au camping après ça ; c’est la Subaru qui a encaissé le choc, étant devant).
Le modèle 1743 est tout petit, ce qui m’a permis de m’installer dans des campings inaccessibles aux gros VR. Comme ici, au parc d’État et national de Jedidiah Smith Redwoods :

Il m’a fallu un peu de manœuvres pour sortir de la route, mais la vue valait l’effort :

J’ai voyagé avec mon Alto dans 47 des 48 États contigus des États-Unis et dans cinq provinces canadiennes. J’ai visité les « Big Five » parcs nationaux de l’Utah, campé au bord des cinq Grands Lacs, et longé les côtes atlantique et pacifique, de la Nouvelle-Écosse à la Floride, et de l’ile de Vancouver au sud de la Californie. Plus de 650 campings, du camping sauvage dans les déserts du sud-ouest aux KOA de la côte est, en passant par les parcs provinciaux, les terrains privés et quelques allées de maison d’amis et de famille.

La communauté des propriétaires d’Alto
Lors de ma première nuit sur la route avec mon Alto toute neuve, deux couples propriétaires d’Alto m’ont accueillie près d’Ottawa avec un diner, des boissons et une belle soirée. Un peu plus tard, un couple du Minnesota m’a appris plein d’astuces sur l’utilisation de l’Alto. Il y avait toujours quelqu’un prêt à aider, à partager une histoire ou à m’encourager dans les moments difficiles. J’ai noué des amitiés précieuses grâce à l’Alto, des relations que j’apprécie énormément. Merci, Alissa, d’avoir créé ce groupe il y a 12 ans — les connaissances partagées m’ont été inestimables dans ma courbe d’apprentissage.
J’ai participé à plusieurs rassemblements Alto, de l’Oregon à la Caroline du Nord, en passant par New York et le Québec. J’y ai rencontré des personnes formidables, prêtes à répondre à mes nombreuses questions. Quand j’ai remplacé mon évier, deux propriétaires m’ont aidée avec une patience sans fin (merci Rich et Jim !). Et après sept ans, quand j’ai voulu changer mes feux arrière, deux autres m’ont aidée toute une journée à faire l’installation.

L’équipe de Safari Condo a toujours été géniale, depuis la commande initiale jusqu’aux entretiens et aux améliorations. Participer aux Grands Rassemblements de 2018 et 2023 au Québec fut un vrai plaisir.
Conseils pour les voyageurs
Conseil n° 1 : Achetez un grand atlas routier et suivez votre parcours.
Un couple canadien rencontré lors de mon premier mois sur la route m’a montré le leur. J’en ai acheté un, avec deux surligneurs : vert pour les routes, orange pour les campings. C’est devenu un souvenir précieux rempli de repères de mes voyages.

Conseil n° 2 : Chaque camping est différent.
Parfois, vos voisins sont beaucoup trop proches. Parfois, quelqu’un est à votre place. Et d’autres fois, vous vous demandez pourquoi vous avez choisi cet endroit.
[Photo : petit Alto entouré de gros VR à Seacliff State Park, Californie]
Mais après l’installation, vous ouvrez les rideaux et voyez ceci :

Et la magie du camping revient.

Conseil n° 3 : Vous n’êtes jamais très loin d’un Walmart.
Au début, je stressais sur ce qu’il fallait acheter. Une amie expérimentée m’a rassurée : on n’est jamais aussi loin qu’on le croit d’un magasin. Même à Zion, il y avait un Walmart à une heure et une quincaillerie à 30 minutes.

Conseil n° 4 : N’ayez pas peur de changer d’avis.
Besoin d’un autre véhicule de remorquage ? D’une Alto plus grande ? Faites ce qui vous convient. Après mon accident, j’ai vendu ma Subaru (réparée) pour une Honda Ridgeline. Plus lourde, plus d’espace, meilleure pour tracter. Avec la Subaru, je sentais toujours la remorque ; avec la Ridgeline, parfois j’oubliais presque que je tractais.
Conseil n° 5 : Roulez à la vitesse où vous vous sentez en sécurité. (Merci à Jim Gauvreau)
Les gros VR vous dépasseront à 130 km/h. Certains vous colleront, mais ils finiront par doubler. Moi, je roulais rarement à plus de 90 km/h, souvent autour de 85.
Et enfin, souvenez-vous que la vie est une aventure, alors…

« La raison la plus importante de voyager d’un endroit à un autre est de voir ce qu’il y a entre les deux, et ils prenaient un immense plaisir à le faire. »
— Norton Juster